Chères Consœurs, Chers Confrères,
En compagnie de Me Alain Turpin, Secrétaire Général de la Section Commissaire-Priseur Judiciaire de la Chambre Nationale des Commissaires de Justice et de M. Gaëtan BRUNEL, expert en armes, nous avons été reçus, le 18 janvier 2021, au Service Central des Armes (S.C.A) qui dépend du Ministère de l’Intérieur, par M. Jean Simon MERANDAT, son nouveau Directeur.
C’est en qualité de Président du SOPVEM et de professionnel habilité par la Préfecture de Loire Atlantique et le Ministère des Armées (plus précisément par la Direction Générale de l’Armement) depuis 2013, que j’ai défendu les intérêts de notre profession face à cinq fonctionnaires spécialisés.
Beaucoup d’entre nous répugnent à gérer l’expertise et la vente aux enchères des armes. Soit que la matière ne les intéresse pas, soit que la réglementation contraignante les rebute.
Pourtant, il me semble important pour notre image et dans l’intérêt du justiciable, que nous soyons à même de répondre à la problématique, par exemple, d’héritiers mis en possession d’armes (la plupart du temps, non déclarées…).
Jusqu’aujourd’hui, nous pouvions soit obtenir une autorisation ponctuelle de vente auprès de la Préfecture (catégorie C et D) ou par le Ministère (catégorie A1 et B), soit une autorisation pérenne (renouvelable) par ces mêmes instances. Dans tous les cas, un livre de police, par structure (judiciaire ou volontaire) devait témoigner des mouvements d’armes.
Pourtant, force est de constater que beaucoup de ventes (ce dont M. BRUNEL, expert, a témoigné) sont organisées en parfaite illégalité ! vente d’armes sans indication de catégorie ou même parfois de numéro ou de calibre… et sans autorisation administrative.
Ces pratiques sont graves et très dommageables pour l’image de notre profession tant vis à vis des autorités administratives que des justiciables.
Dans d’autres cas, certains confrères, n’hésitent pas à renvoyer systématiquement, tout à la fois, l’expertise et la vente à un armurier en refusant de prendre leur responsabilité.
Au Ministère, nous avons salué la mise en place du L.P.N. (Livre de Police Numérique), allié au R.G.A (Référentiel Général des Armes) qui, depuis le 1er janvier 2021, centralisent sous forme numérique toutes les transactions d’armes, et amènent à la suppression des CERFA de déclaration d’armes (à l’occasion de transactions) et des livres de police papier paraphés.
Il reste cependant la question de l’obligation légale faite à tout vendeur d’armes (dont le CPJ ou l’OVV), de consulter le FINIADA (Fichier National des Interdits d’Acquisition et de Détention d’Armes) avant toute remise d’arme à un acquéreur.
Nous avons plaidé pour que cet accès soit ouvert aux CPJ et aux OVV.
En effet, aujourd’hui, un armurier doit systématiquement être requis pour cela.
Par ailleurs, le Directeur du S.C.A (Service Central des Armes), nous a confirmé les points suivants :
Si les armes de la vente ne sont pas référencées dans le R.G.A, il convient de solliciter une création de fiche dans le R.G.A auprès du S.C.A. Une fois la demande réalisée, les armes en attente de création de fiches peuvent être rentrées dans le LPN avec le code provisoire AA000.
Il apparaît donc évident qu’à court terme, et afin d’assurer un maillage territorial du service public, il y ait intérêt à ce qu’au moins, une ou deux études et SVV, ayant l’agrément A.F.C.I, soit implantées par Chambre Régionale (et zone géographique).
La Chambre Nationale est souvent interrogée, par telle ou telle préfecture pour connaître les confrères agrées localement afin de traiter par exemple, des saisies administratives d’armes.
Aussi, nous suggérons, que les règlements intérieurs des Chambres Régionales, soit amendés pour inclure le transfert systématique aux structures habilitées, de ventes judiciaires d’armes règlementées, avec, bien sûr, partage d’honoraires et mention de la vente en partenariat avec le confrère apporteur.
Ainsi, non seulement nous apprendrons à mieux travailler ensemble, mais nous répondrons efficacement aux problématiques des justiciables, dans le respect règlementaire.
Enfin, pour finir, sachez qu’il nous a été clairement indiqué par le nouveau directeur du S.C.A, que des contrôles dans les études étaient prévus à court terme.
En résumé :
Si comme pour nous, ce sujet vous paraît important, faites-nous part de vos suggestions auprès du SOPVEM.
Toujours à votre service,
François ANTONIETTI.
Président du S.O.P.V.E.M